La place de l’imaginaire dans la pédagogie Montessori

La place de l’imaginaire dans la pédagogie Montessori

Maria Montessori n’encourageait pas la stimulation de l’imaginaire chez le jeune enfant.

En effet, elle ne préconisait pas de raconter des histoires fantastiques ou des jeux relevant des mondes et des objets imaginaires.

Évidemment, l’objectif n’est pas d’ennuyer les plus petits, mais de leur proposer des savoirs et des stimulations en accord avec leur processus de développement.

Les jeunes enfants, qui évoluent dans le premier stade de développement (0 à 6 ans), n’ont pas encore la capacité pour distinguer la réalité et la fantaisie. Ils sont profondément ancrés dans la réalité concrète, car c’est tout un univers déjà extrêmement complexe qu’il découvre.

Maria Montessori distingue la fantaisie (l’imaginaire), qui est déconseillé à un jeune âge et l’imagination qui est, au contraire, une qualité recherchée.

Par exemple, lorsqu’un enfant utilise un faux stéthoscope pour jouer au docteur, il mobilise son imagination. L’imagination a nécessairement une base sensorielle et dépend de la réalité dans cette conception. Rappelons que comprendre la réalité est crucial dans le développement de l’intelligence de l’enfant.

En effet, l’enfant apprend par l’expérience, c’est-à-dire en contact direct avec son environnement. Développement sensoriel et cognitif sont des notions intrinsèquement liées.

L’enfant qui apprend avec ses mains est concentré, motivé et autonome. Ainsi, dans une classe Montessori, le matériel est composé, en partie, d’objets du quotidien, pour nettoyer ou faire la cuisine par exemple.

Maria Montessori nommait les activités de la salle de classe du « travail » et non des « jeux ». En effet, bien qu’elles soient stimulantes et ludiques, ces dernières prennent racine dans la réalité. Elle requiert la concentration de l’enfant qui développe activement ses compétences.

Maria Montessori encourage à mobiliser les pensées et les concepts imaginaires lorsque l’enfant a atteint le deuxième pan de développement (6 à 12 ans). L’enfant est alors capable de concevoir des pensées abstraites. Elle écrit que l’expérience du réel doit être suffisante et de qualité.

En effet, pour penser l’imaginaire, il faut d’abord percevoir et comprendre la réalité ; les deux facettes sont étroitement liées. L’enfant est également plus apte à recevoir les enseignements d’un professeur à cet âge-là. Au contraire, auparavant, il apprend presque exclusivement avec ses mains et est très peu sensible au discours des enseignants.

L’imaginaire a évidemment aussi de nombreuses vertus et Maria Montessori en était férue. Les enfants de plus de 6 ans peuvent tirer des enseignements profonds de petits contes comme sur des questions de justice ou injustice auxquels sont sensibles les enfants à cet âge.

Cependant, il est indispensable que l’enfant ait une connaissance approfondie du monde réel pour pouvoir en profiter. Alors, il est conseillé de réserver les contes, les mythes, les romans fantastiques et les légendes aux enfants de plus de 6 ans. Attention toutefois à ne pas délaisser les activités manuelles ou autres favorisant la concentration.

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