La pédagogie Montessori présente de nombreuses divergences avec le système scolaire classique en termes de méthodes, de pratiques, de présentation, d’objectifs et de principes directeurs.
Certaines familles privilégient cette pédagogie parce qu’elle est connue pour obtenir de meilleurs résultats.
Qu’entend-on par résultats ?
Des meilleures performances en mathématiques, des enfants plus heureux et épanouis ? Cet article vise à présenter les conclusions d’une série d’études non exhaustives sur le sujet.
Une des premières études a pour but de déterminer si les meilleurs résultats des élèves fréquentant une école Montessori résultent de l’apport des neurosciences et des travaux de Maria Montessori ou bien de leurs origines sociales.
En effet, la grande majorité des élèves des écoles Montessori est issue de milieux sociaux favorisés. Or, de nombreux sociologues ont démontré l’impact du milieu social sur les trajectoires scolaires. Bourdieu l’a notamment expliqué grâce aux concepts de bagages culturels, économiques et sociaux dont disposent les enfants issus de milieux privilégiés. Raymond Boudon a démontré que les parents issus d’un milieu ouvrier ont tendance à surestimer les coûts des études et à sous-estimer les avantages, ils incitent donc moins leurs enfants à poursuivre des longues études.
Des chercheurs ont néanmoins réussi à remédier à ces biais.
Aux États-Unis, le système de « loterie » et d’école publique Montessori permet d’avoir un échantillon plus représentatif de la population générale. Les élèves sont tirés au sort et envoyés dans l’école Montessori ou dans une école « classique » publique.
En 2017, des chercheurs ont étudié un échantillon de 140 élèves (Hartford Connecticut), dispersés dans ces deux types d’écoles. Le milieu social n’est donc plus déterminant. Les deux groupes présentaient des résultats similaires à leur rentrée scolaire alors qu’ils avaient 3 ans.
En revanche, à la fin de l’école maternelle, les élèves de l’école Montessori avaient de meilleurs résultats en mathématiques et en littérature. Si les élèves issus de milieux privilégiés ont toujours de meilleurs résultats que les autres ; en moyenne les élèves ont toujours des meilleurs résultats dans les écoles Montessori pour une même classe sociale.
Une étude semblable avait été menée en 2006 à Milwaukee auprès d’enfants issus de minorités.
Angeline Lillard et Nicole Else-Quest ont observé qu’à 5 ans, les enfants de l’école Montessori obtenaient des meilleures performances en mathématiques et en lecture ; ils ont également une attitude plus positive en groupe.
A 12 ans, les divergences en mathématiques ne sont plus aussi évidentes ; en revanche, ils rédigent des essais plus créatifs et utilisent un langage plus complexe. Leur sens de la communauté est plus important, leurs interactions sont plus positives et ils ont un plus grand sens de la « justice et l’équité ».
D’autres études ont été publiées et confirment l’efficacité de la pédagogie Montessori. Cependant, il est compliqué de déterminer quel critère influence ces résultats et dans quelle proportion : matériel, aux méthodes pédagogiques, à la formation des professeurs…
Pour conclure
Bien que les résultats penchent en faveur de l’éducation Montessori, nous devons préciser deux points importants afin de nuancer nos propos.
En premier lieu, nous avons besoin de recherches complémentaires pour comprendre avec plus de précisions les sciences éducatives et les années futures nous préciserons dans quelle mesure l’éducation Montessori est meilleure pour nos enfants.
En second lieu, comme l’a fait remarquer Céline Alvarez qui a développé une classe Montessori pendant 3 ans dans une école maternelle à Gennevilliers, les tests de performances sont conçus pour les élèves issus du système traditionnel. Ils ne permettent pas toujours de mettre en évidence les avantages de l’éducation Montessori ; nous avons donc encore beaucoup à découvrir.